Portrait | Entrepreneuriat / Innovation

Ils font l'histoire #1 - Élodie Parmentier, Nuits Noires

Le 2 décembre 2020

Visions artistiques et visées économiques, imaginaire qui embarque et image de marque, la cofondatrice de Nuits Noires en a passé des blanches à réunir deux mondes : « J’ai toujours voulu construire des ponts vertueux entre la culture et l’entreprise ! Même si l’entrepreneuriat culturel est une niche, il est nécessaire et surtout évident de faire dialoguer ces univers. »

Visions artistiques et visées économiques, imaginaire qui embarque et image de marque, la cofondatrice de Nuits Noires en a passé des blanches à réunir deux mondes : « J’ai toujours voulu construire des ponts vertueux entre la culture et l’entreprise ! Même si l’entrepreneuriat culturel est une niche, il est nécessaire et surtout évident de faire dialoguer ces univers. » 

L’immobilisme n’a de toute façon jamais fait partie des mobiles d’Élodie : ce sont les projections fantasmagoriques sur ce qui l’entoure, mais surtout les idées filées à rendre son entendement sourd, qui ont pavé la voie vers l’entrepreneuriat – « quand je me lance, je tente le tout pour le tout, tout le temps, quitte à me prendre des portes.  Et même si je doute beaucoup, je sais que je peux compter sur Jérémie, mon associé, et sur ce noyau dur qu’on forme avec les entrepreneurs de l’incubateur Manufactory. » De balades urbaines à la conception de performances dans l’obscurité, la tête brûlée a décliné toutes sortes de possibilités avant que Nuits Noires ne devienne un studio de création sonore.

Celle qui ne saurait s’arrêter au premier « non », a ainsi fondé un concept entièrement dédié à l’ouïe. Des événements professionnels conçus comme des expériences puissantes pour surprendre, ranimer par l’audition cette vibration collective, mettre les sens à sac et l’esprit en vrac : « Nos clients sont en quête d’innovation, de temps forts qui restent ancrés dans les mémoires.

Nos créations ont pour but de rendre visible l’invisible, de changer la manière dont on peut appréhender le monde en stimulant l’imagination. » Qu’elle donne une autre dimension au patrimoine muséal par des parcours conçus pour de grandes institutions, ou compose avec des références cherchant à promouvoir un produit par l’immersion, Élodie se sent à présent d’attaquer pour quelques visées nationales depuis ce territoire lyonnais auquel elle ne saurait renoncer : « Après avoir démarché, et réussi à convaincre, je participe à la DA pour faire parler mon âme d’artiste et réfléchir sur la médiation, réinterroger la place du spectateur par rapport à l’œuvre. » 

Cet embrasement pour l’art, la Haute-Savoyarde l’a toujours entretenu, quand bien même les inquiétudes parentales l’incitèrent à des études plus convenues – « j’ai fait communication au lieu d’entrer aux Beaux-Arts, et on me laisse finalement l’occasion d’avoir le statut étudiant-entrepreneur peu avant trente ans ! C’est galvanisant ! » Au fil des détours et des soutiens soutirés par la persévérance, Élodie entama sa vie active au Palais de Tokyo, le genre d’enceinte prestigieuse qu’elle ne pensait pas percer de sitôt : « C’était mon royaume ! En tant que chargée des privatisations, puis de l’événementiel, c’est vraiment là que j’ai compris les synergies possibles entre le privé et la culture. » Préférant toutefois les instants qui consument à ceux qui se consomment sans figurer à la somme des souvenirs, la rêveuse tira une croix sur « le métro-boulot-dodo » et s’envola pour des épreuves qui lui donnèrent quelques raisons de troquer ses horizons. Du Mexique à l’Australie, Élodie savoura cette liberté qu’elle poursuit dans l’entrepreneuriat – une liberté qui ne se saisit pas avec autant de facilité que prévu, mais qu’elle apprivoise au sein d’un incubateur intégré le cœur battant : « Je n’ai jamais été aussi stressée que lorsque j’ai postulé à Manufactory ! Leur philosophie de ne pas imposer de droit d’entrée ou de prendre des parts dans la société, c’est l’idéal, puisqu’en général, on commence sans un kopek. Et comme je suis émotive et très sensible, cela m’a permis de démarrer plus apaisée ! Sans cet accompagnement, je n’aurais même pas continué. Si ma grand-mère avait eu cette opportunité à son époque, elle serait devenue ce que je suis, et c’est vrai que je n’ai jamais été aussi sereine depuis que j’entreprends. »  

Outre la bourse French Tech et une aide de la RDI, les coachs, les ateliers et les mentors ont également éclairé Élodie dans tout ce que le lancement d’entreprise a de retors, dans ses coups de boost et à travers quelques roustes – « c’est moi qui me les mets, je suis très exigeante avec moi-même.

On ne monte pas une boîte en discutant tranquille au café. » Friande de cette légitimité prédite par cette amie qui lui conseilla de couver son entreprise chez Beelys – « une fois que tu y es, tu es chez toi » –, Élodie vit son activité se ramifier sous des contours inattendus, allant jusqu’à concevoir un podcast qui ne s’apprécie qu’au casque – « on l’a appelé “Ferme les yeux et regarde” ! Il plonge les auditeurs dans de célèbres tableaux afin qu’ils les devinent. C’est une démonstration de ce qu’on est capable de faire pour nos clients en termes de sound design et de réalisations immersives. » Élodie honore donc cet instinct créatif, et ne cesse de catapulter un onirisme rendant le monde plus captivant, elle qui mesure combien chacun peut élargir ses perspectives par un simple écart de perception.

Nuits Noires c'est : 
  • De belles références : Fondation Vuitton, Centre Pompidou, Swatch, Red Bull, Salomon, Nuit Blanche 2020, Groupe Cardinal, GRDF...
  • Des milliers de rêveurs : Plus de 2500 personnes ont vécu les expériences Nuits Noires (de 10 à 87 ans)

Découvrir Nuits Noires

Un portrait réalisé par Trafalgar, Maison de Portraits